En commençant par le procès de Pierre Cazes, c’est dans ce chapitre que Daeninckx explique vraiment tout le raisonnement derrière l’histoire à travers les personnages qu’il a créés. Tout ce qu’il raconte sur la vie d’André Veillut est vrai de Maurice Papon ; il a fait toutes ces choses. C’est vrai qu’il a été « fonctionnaire zélé » qui a fait tellement plus que les Nazis et le gouvernement Vichy ont lui demandé. Il a été obsédé par son travail et il a organisé, dans l’ensemble, les morts des centaines milles des gens.
Daeninckx dénonce fortement l’état français qui a progressé la carrière d’un tel homme qui « alimentait la machine de mort nazie et liquidait des centaines d’être humaines ». La colère de Daeninckx est tellement claire en critiquant le fait que Papon « a été décoré pour son courage » à la Libération. Papon « n’a cessé de gravir les échelons » et la question de Daeninckx est évident : Comment dans un pays démocratique comme la France quelqu’un qui a participé à des crimes contre l’humanité peut devenir Préfet de police et Ministre de budget ? Dans une interview réalisée en 2011 sur YouTube Daeninckx explique que cette question est la raison pour laquelle il a écrit ce roman engagé. ( Je vais mettre le lien pour cette interview à la fin – c’est tellement intéressant! )
Il voulait défendre ses idées. Il voulait dénoncer l’état français qui a laissé cela se produire, la machine étatique qui a continué monter la carrière de Papon. Il est devenu secrétaire de la préfecture Gironde de 1942-1944 et ministre de budget de 1978-1981. Dans un autre œuvre La mort en chantier Daeninckx dénonce Papon comme « un sériel-killer générés par le ‘vichyisme’ » (Daeninckx, 1997).
Donc, ce roman est sans doute un roman engagé parce qu’il veut communique le message qu’il faut que tout le monde arrête de courber l’échine et de reconnaitre ce qui s’est passé. Tout au long du livre il nous rappelle que la manifestation du 17 octobre 1961 a été presque complément cachée. Il est furieux que des gens ont perdu leur identité et c’est pour cela qu’il met les nommes au début du roman : Kaïra Guelanine, Saïd Milache et Roger Thiraud. Il voulait qu’ils représentent des plaques tombales.
Par conséquent, ce roman est un mélange entre la fiction et la réalité pour que Daeninckx puisse communiquer son message de colère contre l’état français ! J’ai trouvé ce roman incroyablement efficace et il m’a tant appris sur l’histoire de France. La littérature française est bien connue pour être en faveur des pauvres et des défavorisés, par exemple Jean-Paul Manchette, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre. Typique d’un roman engagé Daeninckx travaille vers une société meilleure. Comme il le dit « en oubliant le passé, on se condamne à le revivre ». Ce roman est son effort de changer cet état d’esprit et à mon avis il a tellement réussi.
L’épilogue nous ramène à l’endroit même où le livre commence ; une technique efficace qui inclus tous les thèmes du livre. L’affiche propagande, une note de l’occupation, nous rappelle de la phrase avec laquelle Daeninckx ouvre le livre. Aussi, Cadin et Claudine se trouvent dans la même station de métro ou s’est tenue la manifestation de 1961. La station est en train d’être rénovée et l’affiche est déchirée, montrant des mots « …allemande…à soutenir les ennemis de l’Allemagne… ».
Encore une fois, Daeninckx nous rappelle de toujours nous souvenir de notre histoire, de ne jamais l’ignorer et d’en tirer des leçons.

Interview avec Didier Daenickx: https://www.youtube.com/watch?v=jr8pIX-66L0
Didier Daeninckx, La Mort en Chantier, dans Les Temps Modernes, No. 595, Août- Septembre/Octobre 1997.

