Semaine 8: Chapitre 7: Meurtres pour mémoire.

Au début de ce chapitre, Cadin discute des « convocations bidon » avec le brigadier-chef Bourrassol au bureau de la gendarmerie. Parlant d’une situation où une affiche « Meilleur » avait été placardée dans une ville, Cadin reçoit un appel téléphonique sur un « hold-up » dans une bijouterie de la rue d’Allée Jean-Jaurès. À mon avis, Daeninckx nous raconte cette situation pour nous montrer que Cadin travaille sur d’autres enquêtes que les meurtres de Roger et Bernard Thiraud. Cela montre comment l’enquête sur les deux meurtres ainsi que l’histoire de la manifestation algérienne de 1961 étaient encore cachées lorsque Daeninckx a écrit ce roman. Pour nous, le lecteur, il nous semble que l’histoire de ce roman a toujours été une grande enquête. Nous oublions qu’à l’époque, ce n’était qu’une autre histoire dont beaucoup de gens n’avaient jamais entendu parler. Je pense que Daeninckx veut montrer comment ces horreurs étaient un secret que l’Etat français a caché. Encore une fois, cela nous montre la critique de Daeninckx.

Après tout cela, c’est dans ce chapitre que nous découvrons enfin qui a tué Roger Thiraud. Un télégramme est envoyé au bureau de Cadin en expliquant qu’une lettre plus détaillée va arriver plus tard. Cadin trouve dedans que Dalbois venait de retrouver la trace de « l’exécuteur de Roger Thiraud ». Dalbois lui dit que l’homme se nomme Pierre Cazes et « appartenait, en fait, aux Brigades Spéciales chargées de liquider les responsables de l’OAS et du FLN durant les dernières années de la guerre. » Alors, on trouve que le meurtre de Roger n’était pas de tout un accident. C’est clair aussi que Dalbois ne veut rien avoir à faire avec la situation parce qu’il demande à Cadin de détruire la lettre tout de suite : « Sois gentil, détruis ce papier dès que tu l’auras lu ». Il lui dit aussi de « faire gaffe » et cela nous montre que la situation devient plus sérieuse.

Naturellement, nous supposons que Pierre Cazes était un homme horrible et malfaisant sans aucune émotion du fait qu’il a assassiné Roger Thiraud. Cependant, lorsque Cadin et Lardenne va le voir, nous constatons qu’il regrette profondément ce qu’il a fait. Cadin lui demande directement : « Pourquoi avez-vous tué Roger Thiraud ? ». Sa réponse démontre comment il ne voulait pas le faire du tout : « J’avais des ordres. Je me devais d’y obéir. »

Pierre Cazes explique comment les Brigades Spéciales étaient « chapeautées par André Veillut » et on sait que André Veillut est l’alias de Maurice Papon, un vrai homme qui était préfet de police et ministre en France qui était responsable pour le couvre-feu contre lequel les Algériens ont manifesté en 1961. Maurice Papon est la raison pour laquelle Daeninckx a écrit ce roman, pour demander comment dans un pays démocratique comme la France quelqu’un qui a participé à des crimes contre l’humanité peut devenir préfet de police et ministre. C’est pour ça que ce roman est sans doute un roman engagé.

À mon avis, Daeninckx explique Maurice Papon a donné des ordres aux gens qui ne voulaient pas les suivre mais qui n’avaient pas de choix et ont souffert après. Comme j’ai déjà dit, tout au long du roman, Daeninckx veut parler du fait que Maurice Papon n’était jamais condamné pour ce qu’il a fait en France et ce chapitre montre comment d’autres personnes, comme le caractère de Pierre Cazes, ont pris le blâme à la place.

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